Pourquoi éviter le polyester lors de l’achat de vêtements

Un nouveau rapport met en lumière comment la dépendance de l’industrie de la mode aux matériaux synthétiques comme le polyester aggrave la pollution plastique.

La dépendance de l’industrie de la mode aux matériaux synthétiques

L’industrie de la mode est confrontée à un défi majeur. Selon un rapport de la Changing Markets Foundation, de nombreuses marques de vêtements augmentent leur utilisation de matériaux synthétiques comme le polyester, dérivés des combustibles fossiles. Cela contribue non seulement à la pollution par les microplastiques, mais exacerbe également la crise climatique.

Les fibres synthétiques, comme le polyester, sont devenues populaires en raison de leur faible coût et de leurs propriétés pratiques, telles que la durabilité et la résistance à l’eau. Cependant, la production de polyester et d’autres tissus synthétiques a nécessité 342 millions de barils de pétrole rien qu’en 2017. Lorsque ces vêtements sont portés ou lavés, des microplastiques issus des fibres se retrouvent dans les océans, l’air et même dans notre chaîne alimentaire.

Le rapport révèle que de grandes maisons de mode, comme Inditex (Zara) et PVH (Calvin Klein), figurent parmi les principaux responsables, tandis que le géant de la fast fashion Shein domine la liste avec 82 % de matériaux synthétiques dans sa production.

L'industrie de la mode a un impact climatique majeur, provoquant pollution et épuisement des ressources à l'échelle mondiale.
Le climat ne peut plus supporter l’empreinte actuelle de la mode. Il est temps de changer notre façon de produire et consommer des vêtements.

Microplastiques et impact climatique

En 2019, les microplastiques provenant uniquement des vêtements ont contribué à 8,3 millions de tonnes de pollution plastique dans le monde. Ces particules minuscules issues des fibres synthétiques non seulement contaminent les océans, mais peuvent également pénétrer dans les poumons humains et la circulation sanguine.

Parallèlement, la production de matériaux synthétiques génère des quantités importantes de CO₂. Bien que de nombreuses marques aient promis de réduire leur dépendance au plastique, le rapport montre que peu tiennent leurs engagements.

Solutions pour un avenir durable

Certaines marques, comme Reformation et Hugo Boss, prennent des mesures pour minimiser leur utilisation de tissus synthétiques. Reformation, par exemple, s’est fixé comme objectif d’utiliser seulement 1 % de matériaux synthétiques d’ici 2025. Cependant, beaucoup d’autres marques continuent de négliger leur responsabilité.

Le rapport appelle l’industrie de la mode à prendre des mesures concrètes pour réduire la pollution plastique, notamment :

  • Réductions mesurables : Réduire l’utilisation de matériaux d’origine fossile de 20 % d’ici 2025 et de 50 % d’ici 2030.
  • Focalisation sur les microplastiques : Établir des limites sur la quantité de microplastiques que les vêtements peuvent libérer tout au long de leur durée de vie.
  • Communication transparente : Mettre fin au marketing trompeur et informer les consommateurs sur l’impact environnemental de leurs vêtements.

Le rôle des consommateurs

Les consommateurs peuvent également jouer un rôle clé en choisissant des vêtements fabriqués à partir de matériaux naturels, en achetant moins d’articles et en adoptant la réutilisation. L’industrie de la mode est guidée par la demande, et en changeant nos habitudes, nous pouvons inciter les entreprises à assumer leur responsabilité.

L’industrie de la mode est le troisième plus grand consommateur de plastique au monde. Le rapport appelle à une action commune des entreprises et des consommateurs pour mettre fin à la dépendance aux matériaux d’origine fossile. Seule une action immédiate peut réduire l’énorme impact environnemental de cette industrie.